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L’Œil Rouge du Dragon
24 mars 2009

Chapitre VII

Piége de cristal et terrifiantes multiplications. Quand le sorcier de l’Ombre rencontre Hélöine de Malvigne et bouleverse Falisse. Parcourant les grandes salles éloignées de la cité subvétonienne, les compagnons de Malvigne arrivèrent bientôt, en un lieu aux parois couvertes de cristaux. Tous s’arrêtèrent alors, et Pàris tendit l’oreille. Depuis un moment, il n’entendait plus le cliquetis des armes s’entrechoquant dans la course effrénée de leurs anciens geôliers. « C’est étrange, fit Hélöine en regardant les parois. – Tous ces cristaux… observa à son tour Rômias. – Il n’y a pas un bruit, renchérit Pàris. Comme abandonné, mort. – Trouvons rapidement une issue », commanda Falisse alors. Ainsi, enveloppés de mystères et de craintes, ils poursuivirent leur chemin dans ces lieux souterrains. Bientôt, Hélöine nota que les cristaux devenaient plus grands autour d’eux. Si bien qu’il leur fut rapidement possible de s’y voir entièrement. A ce moment, Falisse voulut rebrousser chemin, mais il lui fut impossible de retrouver la voie par laquelle ils étaient arrivés. Partout où ils regardaient, les jeunes gens ne voyaient que leurs reflets déformés et paniqués. « Vous avez vu ? » souffla soudainement Hélöine, en retenant un cri. Les végétaux subvétoniens prodiguaient une phosphorescence oppressante. Et, reprenant son calme, la jeune femme conclut raisonnablement qu’elle avait été trompée par le singulier éclairage et les reflets imparfaits. « Ne restons pas là… » fit Falisse. Et il conduisit ses amis plus loin encore dans le labyrinthe de cristal. Mais dans les ténèbres de leurs ombres projetées sur les parois cristallines, les compagnons de Malvigne devinèrent quelque événement terrible. Et la sérénité devint pénible, et le silence se fit pesant quand soudain, retentit le bruit d’un déchirement. « C’était quoi ça ? » s’exclama Rômias en brandissant déjà son épée. Mais tous ne virent que leurs reflets déformés, et répliqués par milliers. « Fuyons !» commanda Falisse en s’enfonçant dans la menace miroitante. Et ils coururent sans soucis du bruit, car ils ne craignaient plus les Oubliés. Ils avaient réalisé qu’ils traversaient un territoire interdit à l’Humanité. Et la créature qui avait engendré l'horreur dans laquelle ils s’étaient égarés, les terrorisait bien plus que leurs anciens geôliers. Bientôt, d’effrayants conciliabules enflèrent de tous côtés. Et les jeunes gens se figèrent alors, tenant fermement leurs épées dans leurs mains crispées. Autour d’eux, leurs reflets firent de même en réfléchissant leur frayeur. Et Rômias hurla. Alors ses compagnons se tournèrent dans sa direction. Mais ils demeurèrent muets, maintenant victimes de tremblements incontrôlables. Devant eux, sortait péniblement de l’un des cristaux, une réplique imparfaite de Rômias. « Je savais que ce n’était pas normal », chuchota alors Pàris. Et bientôt, tous furent cernés de copies informes d’eux-mêmes, créées des parois de cristal. « Qu’allons-nous faire ? » demanda Falisse. Et il ne fut pas surpris de voir Hélöine jeter son arme à terre, sitôt imitée par les jumeaux. « Il n’y a plus rien à faire, capitula Rômias. – Soyons patient, recommanda sagement Hélöine. Alors, les Répliques s’emparèrent d’eux sans qu’ils n’opposent de résistance. « Chez le sorcier ! » ordonna l’un des Falisse en conduisant son abominable armée vers la cité des Oubliés. Et Falisse frissonna d'horreur quand il vit combien ces créatures sautillantes ou boitillantes, pouvaient leur ressembler. Ainsi, ils arrivèrent plus tard au milieu de la titanesque cité subvétonienne. Là, ils passèrent dans des rues où les Oubliés les dévisagèrent d’un regard éteint. Immobiles sur le seuil de leur maison de pierres, ils demeuraient tels des statues de cires ignorées des hommes, abandonnées au temps. Ils parvinrent enfin à l’immense galerie, et déjà les Répliques les faisait pénétrer dans la salle au trône. Au milieu de la pièce, se tenait le mystérieux sorcier drapé de sa robe pourpre. « Enfin, vous me revenez », dit-il aimablement à Hélöine. L’une des Répliques donna un violent coup à ses compagnons, les forçant ainsi à s'agenouiller. « Qu’êtes-vous réellement ? » demanda la jeune femme au sorcier. Mais ce dernier se contenta de marcher de long en large dans la pièce, avant de s’arrêter devant les jumeaux. « Mes Répliques, ne sont-elles pas de merveilleuses créatures ? – Elles ont pas mal de défauts, rétorqua pourtant Pàris. –Certes, j’en conviens… Cependant, je vais envoyer des Répliques identiques aux misérables aventuriers que vous faites, à la rencontre de vos compagnons de geôle qu’ils élimineront. Et aucun disciple de l’Unique, tous terrés dans cette prétendue cité sacrée, ne saura ce que nous préparons. » A ce moment, Falisse se mit à ricaner, malgré lui. « Vous êtes bien naïf de croire que l’on ne fera pas la différence entre elles et nous », lui fit alors remarquer le jeune homme en désignant du menton la troupe grouillante et difforme qui attendait dans la Grande Galerie. Le sorcier de l'Ombre le dévisagea longuement. « Vous n’avez pas tort, lui dit-il alors. Cependant vous allez me suivre. » Le sorcier pénétra dans une pièce adjacente à la salle du trône. Les Répliques firent lever les prisonniers, et les conduisirent à la suite de leur maître. La pièce dans laquelle ils furent emmenés, était identique à la première à l’exception des deux étranges objets hauts et plats, recouverts d’un linge sombre, qui flottaient près du sol. Sept Oubliés armés les gardaient. « Imaginez ce que seront vos Répliques, si je vous plaçais en face de ce cristal-ci » dit alors le sorcier en désignant l’un des objets. Il tira sur le drap obscur, et découvrit un cristal parfaitement taillé et poli, encadré dans la pierre. Son reflet d’une précision inouïe, était une porte ouverte sur des destinations vertigineuses. « Restez raisonnable ! » conseilla le sorcier, tandis que Falisse et Rômias tentaient inutilement de fuir. A ce moment, d’un geste du bras, il suspendit Hélöine dans les airs. « Laissez-la ! Elle n’a rien fait », supplia alors Rômias. Mais le sorcier ne fit pas redescendre la jeune femme qui avait perdu connaissance. Falisse cracha à ses pieds. « Quelle espèce de sorcier étiez-vous ? Pourquoi vous être égaré dans la folie de l’Ombre ? – Mais de quelle folie parles-tu ? se défendit le sorcier en ricanant. Votre existence à la surface, n’est-elle pas une hérésie ? – Mais nous n’avons rien fait ! Nous sommes innocents, lui fit alors remarquer Falisse. – Vos pères nous ont oublié, et nos fils continuent de payer. Mais vous saurez bientôt de quoi je parle, Evéon de Malvigne. » Et à ce moment, ce ne fut pas la capuche obscure du sorcier qui pétrifia le jeune homme. « Présentez-les devant le miroir ! » ordonna-t-il finalement. Les Répliques difformes poussèrent les jeunes hommes pour les mener devant le cristal découvert. Et lorsque se fut fait, les Oubliés les assommèrent. « Menez-les à la cellule » recommanda le sorcier cependant que les gardes emportaient les corps inanimés des trois jeunes hommes. Demeuré seul dans la salle, il découvrit le second miroir…
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  • Je souhaite partager avec vous mon premier roman. Si les elfes, orques, gobelins et autres vous sont familiers, sachez que ces derniers seront absents de l'aventure que je vous propose, en contre partie je vous réserve de belles surprises...
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